« Sportifs en danger » ? La formule peut surprendre au regard des fortunes amassées par les champions les plus connus. Ils font pourtant figures d’exception. La plupart de ceux qui sacrifient leur vie à la pratique compétitive sont confrontés, en effet, à l’insécurité permanente. Mais, plus que l’incertitude des résultats, c’est le refus de les considérer comme des travailleurs à part entière qui crée les conditions de leur précarité.
Les dirigeants fédéraux contribuent à cette situation en encensant les vertus du sport amateur et désintéressé. Dénonçant les dérives de l’argent, ils appréhendent les athlètes dans une vision paternaliste, fermée à l’idée même de travail sportif. À l’inverse, ceux qui s’efforcent de promouvoir et de vendre le sport comme un spectacle déplorent le conservatisme des fédérations et participent, sous couvert de modernité, à l’instauration de pratiques libérales. Pris dans l’alternative « paternalisme/libéralisme », les sportifs font figure de prolétaires de la performance. Tant qu’ils ne parviendront pas à faire reconnaître collectivement leurs conditions de travail spécifiques, ils devront supporter seuls les risques d’une carrière courte et aléatoire.
Sébastien Fleuriel et Manuel Schotté, sociologues et maîtres de
conférences à l’université de Lille 2, sont membres du Centre d’études
et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS-CNRS).
Sébastien Fleuriel a publié Le sport de haut niveau en France.
Sociologie d’une catégorie de pensée (PUG, 2004).
ISBN 978-2-9149-6838-6
Collection Savoir/agir
Format 11X17,5 cm
Pagination 112 pages
Parution 15/2/2008
Prix 10€
Sébastien FLEURIEL
Sociologue – Maître de conférences
CERAPS-UMR CNRS 8026 – Université de Lille 2
1 place Deliot BP 629 59 024 Lille Cédex
06 87 48 47 90 / 03 20 88 73 75
Enseignements et publications sur http://sebastien.fleuriel.free.fr/